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En 1822, Jean-François Champollion parvient à déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens. Apparu dans la vallée du Nil il y a 5000 ans, cette écriture complexe s'était perdue depuis longtemps et sa signification restait obscure. Comment ce jeune professeur d'histoire ancienne, passionné d'Egypte antique et de langues orientales, parvient-il à percer les mystères des hiéroglyphes ? A partir de 1809, Champollion étudie les inscriptions de la pierre de Rosette conservée au British Museum. Sur la pierre noire, découverte dix ans plus tôt par le lieutenant Bouchard lors de l'expédition d'Egypte, on peut lire un décret du roi Ptolémée V, gravé en hiéroglyphes, en démotiques et en grec. Pour la première fois, on a accès à un document en trois écritures, présentant des hiéroglyphes accompagnés de leurs traductions. S'appuyant sur les travaux de l'abbé Barthélemy, Qui a compris que les noms des rois sont entourés d'un cartouche et de l'anglais Thomas Young, qui a localisé le cartouche de Ptolémée sur la pierre, Champollion peut ainsi rapprocher les hiéroglyphes de l'écriture grecque. Le nombre de signes est proche dans les deux langues, alors il fait correspondre un son à chaque hiéroglyphe de Ptolémée. En 1815, il poursuit ses travaux sur l'obélisque de Philae, découvert sur le site du temple d'Isis en Haute-Égypte. Sur l'obélisque est gravé un texte en grec et en hiéroglyphe, ce qui permet à nouveau de rapprocher les deux écritures. Comparant les cartouches de Ptolémée et de Cléopâtre, Champollion vérifie alors le son de leurs trois signes communs, P, O et L. Il peut ensuite déduire le son des autres hiéroglyphes de Cléopâtre. Ainsi... En comparant des noms propres écrits à la fois en grec et en hiéroglyphe, il démontre que les hiéroglyphes peuvent représenter des sons. Mais depuis longtemps, Champollion sait qu'un hiéroglyphe peut aussi désigner un mot complet ou une idée. Par exemple, le hiéroglyphe signifiant la maison rappelle le plan d'une maison. Il se prononce père En 1819, grâce aux cartouches du pharaon Ramsès II relevées à Abu Simbel, Champollion comprend enfin que les hiéroglyphes son et les hiéroglyphes idé se combinent entre eux pour former des mots. Par exemple, l'idéogramme ra se combine avec les phonogrammes mes et es pour former le mot Ramsès. Quant au sens de lecture des hiéroglyphes, si les personnages ou les animaux représentés regardent vers la gauche, il faut lire le texte de gauche à droite et inversement. Et dans le cas où le texte est vertical, on doit toujours le lire de haut en bas. Je tiens mon affaire ! s'exclame Champollion. Le 27 septembre 1822, à peine âgé de 32 ans, il écrit une lettre à M. Dacier de l'Académie des inscriptions et belles lettres, lui annonçant enfin le déchiffrement des hiéroglyphes.

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